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Poemas / Poèmes

Informations
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      Texte

      El atracaniños o cuento del Coco

      Quietito y las pesetas, y el reloj de los abuelos para tu primera comunión con que medir el tiempo, y la muerte. Sin rechistar y gracias vacía los bolsillos, vacía el alma, pequeño, o te lleno de agujeritos con esta luz afilada la barriga dulce de cabello de ángel y los libros con sangre a la hora que cierran las escuelas y los ojos sin papás ni cuento ni noches buenas ni beso ni música ni nada.

      Le dévaliseur d’enfants ou le conte du croque-mitaine

      Bouge pas : les pesetas et la montre de papy pour ta première communion celle qui mesure le temps, et la mort. Pas d'histoire et merci vide tes poches, vide ton âme, petit, ou je te remplis de petits trous avec cette lueur aiguisée ta bedaine sucrée de cheveux d'ange et les livres de sang à l'heure où ferment les écoles et les yeux sans papa-maman ni histoire ni bonne nuit ni bisou ni musique ni rien.

      Dios Padre despachando a las 9.30 A.M.

      A ti por bajito y tú, tú por llevar corbata. Y también el rubiales que asoma sonriente y duda antes de echarse a la calle ; por rubiales y por simpático. Tampoco tengo la culpa de que seas calvo, ni de que hoy eligieras el jersey rojo en lugar del marino (detesto el rojo), aunque en azul marino te hubiese dado lo mismo. La señora del abrigo de pieles también, y la que cruza el portal a toda prisa en zapatillas y tejanos, y al niño con cara de bobo, también, y al estudiante que amarra su bicicleta a la señal de stop, también, y a ese viejo también, se repetía Anthony Palacios entre dientes apretando los disparos, casi sin tiempo para oírse los pensamientos, en su Kalachnikov turbado y decidido.

      Dieu le Père réglant ses comptes à 9.30 A.M.

      Toi parce que tu es petit et toi, toi parce que tu portes une cravate. Et aussi le blondinet qui se penche en souriant et hésite avant de se lancer sur le trottoir ; parce que blondinet et parce que sympathique. Ce n'est quand même pas de ma faute si tu es chauve, ni que tu aies choisi aujourd'hui le pull rouge au lieu du pull marine (je déteste le rouge), quoiqu'en bleu marine pour toi ça n'aurait rien changé. La femme au manteau de fourrure aussi, et celle qui traverse l'entrée à toute allure en baskets et en jean, et aussi l'enfant avec sa tête d'imbécile, et l'étudiant qui attache sa bicyclette au panneau stop aussi, et le vieux aussi, répétait Anthony Palacios entre ses dents tout en appuyant sur la gâchette, le temps à peine de s'écouter penser, troublé mais décidé, de sa Kalachnikov.

      Tonadilla dominical II

      Porque yo fútbol y tú concurso, porque estoy hasta las pelotas de que acapares el mando a distancia y cocines los huevos duros rellenos demasiado duros, porque estoy cocido ya de oirte sermonear por el pasillo, a puñaladas jamoneras te despido al barrio calladito de los muertos, aquí en el bajo vientre y el corazón cupido de lado a lado, como las banderillas de olivas y salmuera, como los pinchos morunos que nunca más comeré domingos y fiestas de guardar con champiñones fritos y tomate en ensalada. Y dame el jodido mando, añadió Ernesto Rosales, con las manos ensangrentadas y lágrimas en los ojos aturdidos.

      Chansonnette dominicale II

      Parce que moi c'est le foot et toi les jeux télévisés, parce que j'en ai plein les couilles que tu monopolises la télécommande et que tu fasses les œufs durs farcis trop durs, parce que je suis farci moi-même d'écouter tes sermons dans le couloir à coups de couteau je te renvoie dans le quartier silencieux des morts, ici dans le bas-ventre et dans ton cœur cupide de part en part, comme les banderilles d'olives et cornichons, comme les brochettes de viande que jamais plus je ne mangerai le dimanche et les jours fériés avec champignons frits et tomates en salade. Et donne-moi cette putain de télécommande, ajouta Ernesto Rosales, les mains ensanglantées et des larmes dans ses yeux ahuris.

      Ballade du boucher de Rostov

      Je vais te manger la langue, et les tétons, et le con. Et il les mangea.

      Balada del carnicero de Rostov

      Te voy a comer la lengua, y los pezones, y el coño. Y se los comió.

      Isla desierta

      Bolsas basura Aspirinas Fruta Lejía Verdura Costillas Yogures Ajos Cerveza Jamón Cuchillas Macarrones Olivas rellenas

      Île déserte

      Sacs poubelle Aspirine Fruits Javel Légumes Côtelettes Yaourts Ail Bières Jambon Lames de rasoir Macaronis Olives farcies

      *

      Adela López Cantín no quiso salpimentar con matarratas las cebollas de su tortilla aquel domingo de merienda hogareña y ensalada con tomate. Tampoco se propuso rematarlo de rencor y asfixia con el cojín de punto y flores amarillas, verdes y encarnadas. Negó haber deseado su muerte con toda el alma y seguir lavando sus calcetines y sus camisas como si nada y colgar del tendedor un murmullo ronco de carrucha vieja que parecía decir "que te jodan cara mierda". Nunca hubo intención de cortarlo en pedacitos y embalarlo y certificarlo y esparcirlo por los cuatro continentes, repetía ante el juez sin derramar una lágrima, a pesar del mal olor de su podrida memoria a pan con boquerones en la oficina postal de Guadalajara.

      Adela López Cantín n'avait pas voulu assaisonner de mort aux rats les oignons de sa tortilla ce dimanche de goûter familial et salade de tomates. Pas plus qu'elle n'avait eu l'intention de l'achever par asphyxie et rancune avec le coussin brodé de fleurs jaunes, vertes et rouges. Elle nia avoir désiré sa mort de toute son âme avant de se remettre à laver ses chemises et ses chaussettes comme si de rien n'était puis d'accrocher au fil à linge un murmure rauque de vieille poulie qui semblait dire « va te faire foutre tête de merde ». Elle n'avait jamais eu l'intention de le couper en petits morceaux ni de l'emballer et le recommander avant de le disperser aux quatre continents, répétait-elle au juge sans verser la moindre larme, en dépit de la mauvaise odeur de pain aux anchois de sa mémoire pourrie dans le bureau de poste de Guadalajara.

      Escritores españoles (2007/07). Leer también :

      Ansón Antonio
      Wormser Gérard masculin
      Poemas / Poèmes
      Ansón Antonio
      Département des littératures de langue française
      2104-3272
      Sens public 2007-07-14

      Pertenecientes al volumen Este mensaje es para ti que tienes mucha soledad como yo, Madrid, Huerga y Fierro, 2000. Próximamente aparecerá la edición francesa en edición bilingüe en esta misma editorial de Toulouse, Le Grand Os, en traducción de Aurelio Diaz-Ronda.
      Ces poèmes appartiennent au volume "Ce message est pour toi dont la solitude est aussi grande que la mienne", Madrid, Huerga y Fierro, 2000. L’édition française bilingue paraîtra chez "Le Grand Os" (Toulouse). Traduction Aurelio Diaz-Ronda.